couverture : Sam Szafran |
Imaginez… Vous emménagez dans un
appartement et votre voisine du dessous, centenaire, vous écrit des lettres,
insiste pour obtenir des réponses et semble guetter vos faits et gestes. Pas
très engageant de prime abord. Pourtant, cette correspondance entre Hectorine
et Sarah est vitale. Il en est du devoir de mémoire, de la rédemption et de la
vie comme elle va… Hectorine, est née en Allemagne. A peine sortie de l’adolescence,
elle a été confrontée au pire de l’être humain. Elle a enduré la privation, le
froid, la perte des êtres chers. Arrêtée et internée par les nazis dans un camp
de travail, parce qu’elle aime les femmes. Niée, rabaissée, animalisée. Comment
fait-on pour survivre ? Où puiser la force de lutter ? Et après ?
Comment vit-on ? Dans quoi puise-t-on la force de continuer ? L’espoir ?
Le souffle vital irrépressible ? Ou leurs pendants plus sombres que sont la
colère, la vengeance, la haine ? Comment vider le poison accumulé au fil
de tant d’années ?
La parole, les mots. Dire, on en
revient toujours au même. Dire. Ne plus laisser de vide et de silence. Eclairer
les zones d’ombres.
Et pour accueillir ces lettres
chargées, il y a la jeunesse de Sarah. Sa vie pressée, sa solitude aussi. Avec
la lourdeur de ses secrets, Hectorine lui transmettra son immense soif de
vivre et sans doute aussi un peu de sa force.
On peut regretter une lettre de trop
dans cette correspondance, mais L’appartement
du dessous a le mérite d’évoquer un pan méconnu de la Seconde Guerre
Mondiale, avec style, pudeur et justesse.
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