lundi 29 avril 2019

Les petits garçons de Théodore Bourdeau



 
couverture : Hokus Pokus
Deux enfants, deux amis, deux trajectoires à travers les trente dernières années. Grégoire et le narrateur se connaissent depuis la maternelle. Seuls repères chronologiques du livre : les attentats successifs commis en France entre 1986 et 2015, qui jalonneront les chemins des deux petits garçons. Grégoire, élevé dans l’esprit d’excellence et de compétition, va se lancer dans une carrière en politique. Le narrateur, plus inconstant, manque d’ambition ou de rêve. Rien ne l’intéresse suffisamment pour faire carrière. Il se laisse porter par le vent et les amours. Il deviendra journaliste. L’occasion d’un regard lucide sur la profession. (p.116) : « Elèves de l’école de journalisme, nous appartenions au monde des villes, nous étions des enfants des classes moyennes, voire des bourgeois, bien éduqués et destinés à un métier peu rémunérateur mais valorisé. Que pouvions-nous véritablement comprendre à la vie de ceux qui survivaient dans des zones que nous ne visitions que par obligation ? ».

Les petits garçons nous renvoie à nos rêves d’enfants, si nous en avons eus, et à ce que nous en avons fait. A ceux que nous avons perdus ou pire, oubliés. Sentiment mitigé de douceur, de nostalgie et de tristesse diffuse, teintée d’amertume. Avais-je tellement de rêves, au fond ? Ai-je réussi à préserver l’essentiel de mes espoirs enfantins ?
Théodore Bourdeau semble vous caresser alors qu’il vous malmène. Sous ses airs doux et mélancoliques, il y a une violence sourde qui nous force à regarder l’enfant que nous étions et son regard qui nous juge.



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