Deux enfants, deux amis, deux
trajectoires à travers les trente dernières années. Grégoire et le narrateur se connaissent depuis la
maternelle. Seuls repères chronologiques du livre : les attentats
successifs commis en France entre 1986 et 2015, qui jalonneront les chemins des
deux petits garçons. Grégoire, élevé dans l’esprit d’excellence et de
compétition, va se lancer dans une carrière en politique. Le narrateur, plus inconstant,
manque d’ambition ou de rêve. Rien ne l’intéresse suffisamment pour faire
carrière. Il se laisse porter par le vent et les amours. Il deviendra
journaliste. L’occasion d’un regard lucide sur la profession. (p.116) : « Elèves de l’école de journalisme,
nous appartenions au monde des villes, nous étions des enfants des classes
moyennes, voire des bourgeois, bien éduqués et destinés à un métier peu
rémunérateur mais valorisé. Que pouvions-nous véritablement comprendre à la vie
de ceux qui survivaient dans des zones que nous ne visitions que par
obligation ? ».
Les petits garçons nous renvoie
à nos rêves d’enfants, si nous en avons eus, et à ce que nous en avons fait. A
ceux que nous avons perdus ou pire, oubliés. Sentiment mitigé de douceur, de
nostalgie et de tristesse diffuse, teintée d’amertume. Avais-je tellement de
rêves, au fond ? Ai-je réussi à préserver l’essentiel de mes espoirs
enfantins ?
Théodore Bourdeau semble vous caresser
alors qu’il vous malmène. Sous ses airs doux et mélancoliques, il y a une
violence sourde qui nous force à regarder l’enfant que nous étions et son
regard qui nous juge.
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