Couverture : Constance Clavel |
D’un côté, six scientifiques exilés dans le Grand Nord. Deux
femmes, quatre hommes et un loup réunis dans une promiscuité étouffante, cernés
par la glace, englués dans la nuit polaire.
De l’autre, Luv Svendsen, une chercheuse scandinave menacée
de mort. Elle est spécialisée dans les hécatombes animales : des morts
massives d’animaux se produisent partout dans le monde ; on en recense
plus de 160 chaque année, uniquement aux Etats-Unis. Des centaines de tortues mortes au
Mexique, des milliers d’oiseaux au Kansas et à Malibu, des poissons par centaines
en Turquie ou aux Pays-Bas… Ces hécatombes existent. Comme dans la plupart de
ses romans, Sonja Delzongle part de phénomènes réels pour construire sa
fiction. Elle entremêle les destins, jongle avec les époques et se joue du
lecteur dans une intrigue militante. C’est un polar, on ne peut rien dire de plus.
Sinon, qu’il y aura forcément des morts…
Sonja Delzongle encre sa plume dans ses révoltes : le
non-respect de l’environnement, l’oppression des peuples indigènes… Son livre
évoque aussi en sourdine la question de la parentalité, le respect et la
sacralité de la vie humaine. Boréal est un hymne à la vie sous toutes ses
formes. Si l’on peut parfois regretter des passages trop écrits, il n’en
demeure pas moins un livre envoutant et sensible. Et l’on s’attache aux
personnages : Luv et sa dette de mère, Dick et la défense des Inuits,
Roger, responsable paternaliste de la mission, Anita, mère et lesbienne,
Matthieu et son loup, Akhash le cuistot discret. Atsuko et sa douleur innommable. Il
faudra bien que l’on trouve un mot pour désigner les mères en deuil…
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