Couverture : Tim Robinson |
Les lecteurs de Sonja Delzongle vont enfin en savoir plus
sur Hanah Baxter. Déjà présente dans Dust
et Quand la neige danse, la profileuse
est, cette fois, rattrapée par son histoire familiale. Française, originaire de
Saint-Malo, la jeune femme s’est installée à New York pour fuir son passé. Son
père Erwan Kardec a passé 25 ans en prison, pour le meurtre de sa femme.
Condamné sur dénonciation d’Hanah, alors âgée de 13 ans. Mais, Erwan Kardec vient
d’être libéré pour raison de santé : cancer de la prostate, en phase
terminale. Peu lui importe sa mort prochaine, Erwan Kardec s’est juré de se
venger. C’est une idée fixe, la seule qui le maintient en vie : tuer sa
fille. De toute façon, la mort, Erwan Kardec a ça dans le sang. Il aime le
moment où la vie s’échappe, le pouvoir de reprendre ce que Dieu ou l’Univers a
donné. Un peu mégalo, Erwan ? Un peu (beaucoup) perdu entre le bien et le
mal. Entre vivre ses pulsions ou les réfréner. Sonja Delzongle s’amuse à
entremêler les trajectoires de ses personnages. Hanah et son père, Yvan le
capitaine de gendarmerie, fils du précédent capitaine, et Alexandre, le médecin
légiste. Elle teinte le tout de mysticisme : rêves, hypnose, radiesthésie.
Ce n’est pas un hasard si le livre se déroule en Bretagne, terre de légendes et
de naufrages. Celui du Hilda, un paquebot fracassé sur les récifs au large de l’île
de Cézembre, le 18 novembre 1905. 134 personnes à bord. 6 rescapés. Des flashbacks,
une chronologie décalée entre les chapitres, Sonja Delzongle se joue de nous,
comme un chat d’une souris. Si l’intrigue peut paraître simple, elle pose des questions
bien plus complexes. Au-delà du plaisir de tuer, c’est la question de la
capacité de tuer qui est soulevée. Serions-nous capable de tuer quelqu’un ?
Suffit-il d’en être capable une seule fois ? Il est aussi question de
filiation. La violence se transmet-elle ? Peut-on se défaire de la
violence du père ? Comment lutter contre le poison ? Récidive évoque
aussi le thème de l’identité. Sommes-nous d’un pays, d’une ville ? Notre
identité est-elle définie par notre nom ? Notre histoire ? Ou
sommes-nous uniquement ce que nous décidons d’être ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire