Sébastien Berlendis nous livre
des bribes de souvenirs d’enfance, lors de vacances au bord de la mer. Il
procède par touches et associations d’idées, sans souci de chronologie. Un
patchwork de souvenirs ayant pour fil conducteur la mer, le soleil, le sel et
le vent. Pour autant, Sébastien Berlendis ne nous envoie pas une carte postale
surannée. Il nous livre plutôt les moments fondateurs, passages de l’enfance à
l’adolescence puis à l’âge adulte. La liberté des vacances. Les premiers émois.
La découverte du corps. L’écriture à bâtons rompus permet aussi au lecteur d’y
calquer ses propres souvenirs, son vécu, ses expériences. Maures nous parle aussi
du personnage qui fut central pour l’auteur : son grand-père. Le repère,
le guide qui lui fit découvrir la Londe-les-Maures et plus largement la vie. La
vie, c’est aussi la mort, inévitablement. La disparition du grand-père
précipite la fin de l’enfance. Un pan entier de la vie qui s’en va. Soudain, on
est adulte. Il est des personnes qui vous guident, vous soutiennent, vous font
avancer dans la bonne direction, celle que vous avez choisie. Des personnes
vers qui vous pouvez vous tourner quand vous doutez, quand vous êtes seul ou
triste ou gai. Des personnes dont vous savez qu’elles vous écoutent, vous
aiment et vous protègent. Qui auront, quoi que vous disiez ou fassiez, un
regard bienveillant sur vous. Des personnes qui vous donnent un socle, des
valeurs qui vous accompagnent le reste de votre vie. Faut-il que ce socle soit
solide, pour tenir quand l’homme s’en va. « Lorsque
je parle avec mon grand-père, je continue de croire qu’après une visite je
pourrais ajouter des jours et des mois à notre histoire. Puis un matin de mars
vient derrière lequel il n’y a plus rien ». Maures est un livre
touchant, sans être trop sucré, nostalgique sans être triste. Acide sans être
amer. Un livre grave et léger à la fois.
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