Conception graphique : Philippe Narcisse |
C'est toujours très difficile de parler d'un polar sans trop en dévoiler... Le point de départ du livre : plusieurs meurtres extrêmement violents ont été commis en France, puis en Europe. Fait inhabituel : plusieurs meurtriers en série semblent impliqués. Plutôt alléchant pour qui aime les polars et n'est pas trop rebuté par l'hémoglobine...
Personnellement, j'aime beaucoup les enquêtes policières. Je ne suis pas contre un ou deux meurtres pour pimenter l'action... Cela dit, le roman que nous propose Maxime Chattam va beaucoup, beaucoup plus loin. C'est un peu la marque de fabrique, j'en conviens... L'intrigue part même plutôt bien. On est assez vite emmené par le rythme et les personnages des enquêteurs. J'aime d'ailleurs le fait qu'on soit placé du côté des policiers. On découvre les meurtres en même temps qu'eux. Malheureusement, je n'ai pas adhéré au-delà de la 314ème page (sur 460). Trop de répétitions, on tourne en rond. Les enquêteurs mettent dix pages à trouver ce que le lecteur a déjà compris. Tout cela tue le rythme. Et l'auteur semble se complaire dans le morbide. Il en fait des tonnes et n'hésite pas à répéter sans cesse combien tous ces crimes sont horribles. Le lecteur est pourtant bien placé pour s'en rendre compte ! Quant à la fin, je vous laisse juge...
Cependant, La Conjuration Primitive propose des pistes de réflexion intéressantes sur la cruauté de l'être humain. Ce goût du sang, de la violence et de la guerre dont l'homme ne parvient pas à s'extraire depuis son origine. Le roman pose la question de la responsabilité de la société dans l'accès de violence de certains hommes. L'importance de la famille et de l'éducation dans l'équilibre plus tard de l'adulte. Tout cela est plutôt intelligent mais noyé sous la perversité troublante des crimes. Car en fin de compte, il a bien fallu que l'auteur ait suffisamment de noirceur dans l'âme pour inventer tout cela... J'entends le point de vue de Maxime Chattam qui cherche à comprendre l'âme humaine, dans ce qu'elle a de plus noir et inquiétant car cette part dérangeante est finalement en chacun de nous. De façon plus ou moins prégnante. Mais j'ai parfois besoin d'évasion pour retrouver tout ce que l'âme humaine peut avoir de beau et de grand.
Ce que tu décris comme sentiments mitigés (comme la météo) à la lecture de ce livre ne m'étonne pas. J'ai eu la même impression à la lecture des précédents Chattam...
RépondreSupprimerCeci dit, je veux bien que tu me le prêtes à l'occasion :-)
J'avais pourtant bien aimé les Arcanes du Chaos mais ce n’était pas tout à fait le même genre de roman...
RépondreSupprimerPromis, je te mets de côté la Conjuration !!
Je viens de le terminer, je ne garderai pas un grand souvenir de ce livre...
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