couv : Georges de la Tour |
Saint Sébastien soigné par Irène. Un tableau peint par Georges de la Tour en 1639. Le pays est alors à feu et à sang, déchiré par la guerre et laminé par les épidémies. Mais il ressort de ce tableau tellement de douceur et d’humanité. (p.14) : « Plus que jamais, je désire peindre des visages de paix et de consolation afin que nous sachions nous souvenir de ce qui est si loin de nous en ce moment et que nous ne perdions pas espoir ».
Un livre à la croisée de trois vies : le peintre
Georges de la Tour, son apprenti Laurent et une femme, de nos jours, dans un
musée. Ce tableau conçu pour consoler les âmes et les cœurs pourra-t-il
continuer son œuvre à travers les siècles ?
Gaëlle Josse nous offre une traversée du décor : plonger dans
le tableau et en ressortir quelques siècles plus tôt, pour observer Georges de
la Tour dans son travail de création. Le choix du modèle, des couleurs, des
lumières… Comment, avec des pigments et quelques pinceaux, retranscrire le sel de
la vie, les émotions, l’humanité, la connexion des êtres, la compassion ?
Comment imprégner la toile de ce qui touche à l’universalité des êtres, pour
que ce tableau, des siècles plus tard, puisse à nouveau soigner une âme ? Comment
transcender sa nature, oublier ses tourments pour n’offrir aux regards que sa
part de lumière ? (p.189) : « Cela
demeure un mystère pour moi : comment cet homme sévère parvient-il à
exprimer tant de douceur ? Je soupçonne une source vive au plus profond de
lui, pleine de bonté et de lumière ».
Comme de lumière et d'ombres, il est aussi question de
générosité et de manque. Manque d’affection, d’attention, de mots parfois. Comment
aider une personne qui s’enfuit ? Peut-on soigner quelqu’un contre sa
volonté ? Ce sont là, les questions de la femme du musée. Comment se faire
aimer ? (p.185) : « Peut-être
ai-je cru qu’il me fallait donner pour être aimée, qu’il me fallait mériter ton
amour ». Comment se faire voir de l’autre ? Qu’est-ce qui, à un
moment donné, en un lieu donné, fait que deux êtres se voient, se rencontrent,
se reconnaissent ? D'où vient ce lien ténu, fragile, ne tenant à rien et pourtant
tellement puissant.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire