Alvin Karpis était un gangster durant la Grande Dépression
aux Etats-Unis. De 1925 à 1936, il a braqué des banques, attaqué des trains
postaux et kidnappé des bourgeois. Alvin Karpis n’était pas un sanguinaire,
mais il a tué. Sans plaisir. Sans remord non plus. Gangster est son métier. Il
l’a choisi et veut devenir le plus grand professionnel dans son domaine. Pour
cela, il prépare ses coups avec minutie, sérieux et un brin de perfectionnisme.
Mais on n’est jamais à l’abri que les choses tournent mal. Gangster se lit comme un polar. La première publication de cette
autobiographie est d’ailleurs sortie dans la Série Noire de Gallimard (Public
ennemy number one, The Alvin Karpis Story, 1972). Alvin Karpis aime l’argent,
les costumes sur-mesure et les belles voitures. Mais sa vie de fugitif le
contraint à la discrétion. Il aura des femmes qu’il laissera souvent seules.
(p.120) : « Elles ont toutes
découvert à un moment ou à un autre que j’étais un gangster et elles ne m’ont
pas laisser tomber pour autant. Je les ai toutes aimées ». Au-delà de
l’argent, Alvin Karpis aime l’action. Même acculé, traqué par le FBI et les
autorités des postes, il cherchera à monter un nouveau coup.
Alvin Karpis n’a aucun état d’âme. Il ne s’excuse de rien
mais ne se défausse pas non plus. Il assume tout. Et derrière la vie romanesque
de celui qui a forcé le FBI a créé le titre d’Ennemi public numéro Un, celui
qui passa 25 ans à Alcatraz, celui qui survécu à tout et finit ses jours sur la
Costa del Sol en Espagne en 1979, on découvre un homme, pas forcément
sympathique, pas monstrueux, non plus. Un gangster à l’ancienne empreint d’une
certaine idée de la loyauté. Il a volé, kidnappé, tué, mais il avait aussi créé
une sorte d’assurance maladie au sein de son gang. Les membres blessés qui ne
pouvaient pas participer aux braquages, touchaient un pourcentage du butin.
Alvin Karpis veut aussi faire taire la légende selon laquelle Ma Barker, la
mère de son comparse, était en fait le cerveau du gang. Elle n’a pas assisté à
une seule de leurs réunions. Elle a été tuée par le FBI en 1935.
Après onze ans de crimes, Alvin est arrêté en 1936 par le
FBI. Une vie de fuite incessante conclue par cette question de J. Edgar Hoover
(p.232) : « Alors, Karpis, tu
es soulagé que ce soit enfin terminé ? ».
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