couverture : Nicolas Etienne |
Il ne faut pas se fier aux apparences. Jamais. C’est encore
plus vrai avec ce recueil de nouvelles de Mathieu Terence. Le titre déjà… Ces « filles »
sont des femmes, qui s’assument pleinement. Quant au rêve promis, il peut vite
virer au cauchemar pour qui ne se méfie pas. Ces femmes sont libres.
Démesurément libres. Fatalement libres. Dans leurs fantasmes, dans leur
sexualité, dans leur désir d’aimer et de vivre. Pas de romantisme éthéré,
Mathieu Terence nous parle de sensualité, de mystère, de danger. La tension est
constante au fil de ces neuf vies. Des rencontres, des trajectoires qui se
croisent, se séparent et convergent à nouveau. Pas de hasard, pas de
coïncidences dans ces retrouvailles. Mais bel et bien des rendez-vous. Mathieu
Terence dissèque les rapports hommes-femmes. Rapport de force, de soumission,
de pouvoir. (p.80) « J’appris avec
délectation à feindre de me soumettre pour celui qui feignait de dominer ».
Mathieu Terence sait mieux que personne décrire les soubresauts du cœur quand l’être
aimé, désiré entre dans une pièce sans que l’on s’y attende. (p.42) : « Le professeur ne se retourne pas. C’est
comme un réflexe de défense. L’émotion est trop vive, il ne sait qu’en faire
sinon la garder en lui à ras bord du cœur et ne rien lui ajouter ».
Les filles de Rêve de Mathieu Terence vous garderont éveillés. Pas de répit
pour le lecteur, à peine la place de respirer dans ces nouvelles très courtes,
vives, aiguisées comme la lame du bourreau. L’écriture est précise, fluide,
littéraire sans être ampoulée. Et à chaque fois, l’auteur vous gifle d’un
revers de page.
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