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On va se parler franchement :
avant Perfidia, je n’avais jamais lu
James Ellroy. Voilà c’est dit… Le Dalhia Noir ?
non plus, non… Grosse lacune, je sais ! Je le sais d’autant plus,
désormais, après avoir lu ce roman flamboyant qu’est Perfidia ! On se fait parfois une idée fausse d’un auteur…
Moi, j’imaginais les livres de James Ellroy très sombres, glauques, malsains…
Ce que c’est que d’avoir des aprioris tout de même ! J’ai donc une fois de
plus eu la preuve que rien ne vaut la lecture pour découvrir un livre et son
auteur ! Pour les connaisseurs, Perfidia
reprend les personnages principaux du Dahlia Noir mais quelques années avant.
Nous sommes en Californie, la veille de l’attaque de Pearl Harbor, le 6 décembre
1941. Du point de vue historique, James Ellroy nous livre une fresque sur l’entrée
en guerre des Etats-Unis. On découvre le traitement des Japonais par les
Blancs, les rafles, les internements d’office… Et puis, il y a le romanesque :
des personnages ciselés, avec toutes les contradictions que l’on retrouve en
chacun de nous. Il n’y a pas de bons irréprochables ou de mauvais irrécupérables, mais des hommes et des
femmes avec leurs convictions, plongés dans une période trouble, violente et
mouvementée. Corruption, collusion, complot, chantage, amour, haine tout y est !!
Tout ce qui fait l’Homme est réuni dans ce livre. Une entreprise titanesque de
James Ellroy. Perfidia est le premier
volet du deuxième quatuor de Los Angeles. Le projet de James Ellroy est de
dépeindre au final l’histoire des Etats-Unis entre 1940 et 1970. Les trente ans
qui ont fait l’Amérique d'aujourd’hui. Titanesque ! Et l’écriture de James
Ellroy est incroyablement dense. Chaque mot, chaque ligne est importante. Il n’y
a pas de « gras ». Le style est fluide, punchy, soigné. C’est à la
fois violent et délicat, subtile et enragé. La vie dans toute sa splendeur et
sa décadence. James Ellroy doit avoir plusieurs cerveaux pour élaborer une
intrigue aussi complexe, avec autant d’acteurs et de schémas entremêlés, sans
nous perdre une seconde. C’est prodigieux. J’aurai mis le temps mais, après
tout le monde, j’ai moi aussi découvert un vrai maître de la littérature
américaine !! Mon défi désormais : lire les deux quatuors de Los
Angeles dans l’ordre chronologique ! Perfidia
et ses suites puis le premier quatuor de Los Angeles : Le Dalhia Noir, Le Grand Nulle Part, LA Confidential
et White Jazz. Fou ?
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