jeudi 19 novembre 2015

Perfidia de James Ellroy

Couverture : Getty
Images
On va se parler franchement : avant Perfidia, je n’avais jamais lu James Ellroy. Voilà c’est dit… Le Dalhia Noir ? non plus, non… Grosse lacune, je sais ! Je le sais d’autant plus, désormais, après avoir lu ce roman flamboyant qu’est Perfidia ! On se fait parfois une idée fausse d’un auteur… Moi, j’imaginais les livres de James Ellroy très sombres, glauques, malsains… Ce que c’est que d’avoir des aprioris tout de même ! J’ai donc une fois de plus eu la preuve que rien ne vaut la lecture pour découvrir un livre et son auteur ! Pour les connaisseurs, Perfidia reprend les personnages principaux du Dahlia Noir mais quelques années avant. Nous sommes en Californie, la veille de l’attaque de Pearl Harbor, le 6 décembre 1941. Du point de vue historique, James Ellroy nous livre une fresque sur l’entrée en guerre des Etats-Unis. On découvre le traitement des Japonais par les Blancs, les rafles, les internements d’office… Et puis, il y a le romanesque : des personnages ciselés, avec toutes les contradictions que l’on retrouve en chacun de nous. Il n’y a pas de bons irréprochables ou de mauvais irrécupérables, mais des hommes et des femmes avec leurs convictions, plongés dans une période trouble, violente et mouvementée. Corruption, collusion, complot, chantage, amour, haine tout y est !! Tout ce qui fait l’Homme est réuni dans ce livre. Une entreprise titanesque de James Ellroy. Perfidia est le premier volet du deuxième quatuor de Los Angeles. Le projet de James Ellroy est de dépeindre au final l’histoire des Etats-Unis entre 1940 et 1970. Les trente ans qui ont fait l’Amérique d'aujourd’hui. Titanesque ! Et l’écriture de James Ellroy est incroyablement dense. Chaque mot, chaque ligne est importante. Il n’y a pas de « gras ». Le style est fluide, punchy, soigné. C’est à la fois violent et délicat, subtile et enragé. La vie dans toute sa splendeur et sa décadence. James Ellroy doit avoir plusieurs cerveaux pour élaborer une intrigue aussi complexe, avec autant d’acteurs et de schémas entremêlés, sans nous perdre une seconde. C’est prodigieux. J’aurai mis le temps mais, après tout le monde, j’ai moi aussi découvert un vrai maître de la littérature américaine !! Mon défi désormais : lire les deux quatuors de Los Angeles dans l’ordre chronologique ! Perfidia et ses suites puis le premier quatuor de Los Angeles : Le Dalhia Noir, Le Grand Nulle Part, LA Confidential et White Jazz. Fou ?



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire