couv : Sylvain Tesson |
Il est des livres qui fonctionnent comme des
parenthèses : une pause dans la vie qui ajoute du sens. Avec sa cabane perdue dans la Taïga,
Sylvain Tesson nous prend par la main et nous emmène visiter sa vie intérieure.
Ce faisant, il emplit la nôtre d’un nouvel éclairage. En le suivant, seul au
fin fond de la Sibérie, nous effectuons nous aussi le chemin intérieur. Ses
réflexions philosophiques émaillées de vodka nous ouvrent d’autres horizons. Cette phrase : « Je vais enfin savoir si j’ai une
vie intérieure » résume le livre. C’est pour cela que Sylvain Tesson
s’isole du monde, dans la glace du Lac Baïkal. Et il nous pose la
question : Sommes-nous capables de nous supporter loin de la fureur du
monde ? Ce qui peut paraitre un luxe, peut aussi se révéler un enfer. Une
aventure très soigneusement préparée. Chaque détail compte quand vous devez
survivre par -40°C, seul, dans une cabane sans eau ni électricité. Les livres
sont aussi vitaux que les vivres et le matériel de secours. D’ailleurs, sa
liste de livres emmenés pour remplir ses 6 mois de solitudes, plus que
saugrenue, s’avère être au final, la liste idéale pour lui. Sans doute se
connaissait-il déjà très bien avant de partir. Personnellement, je crois que je
ne passerais même pas cette étape de préparation ! Pour trois semaines de
vacances, j’ai déjà un mal fou à choisir quels livres emporter… alors six mois,
loin de toute civilisation…
Dans les forêts de
Sibérie n’est pas seulement le journal de bord d’un naufragé volontaire,
heureusement !! Ce serait un peu réducteur… C’est surtout une réflexion profonde
sur notre rapport à la nature, aux autres, sur le sens de la vie et le retour
nécessaire à un peu de (bon) sens. Tout cela bien imbibé de vodka (nous sommes
en Russie tout de même !) et enrobé du formidable humour de Sylvain
Tesson. Servir bien frais !
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