Editions Odile Jacob |
J'ai découvert Françoise Héritier sur le tard, dans le Grand Entretien que François Busnel lui a consacré sur France Inter. Je n'avais jamais entendu parler d'elle auparavant. Et pourtant, c'est une intellectuelle incontournable de notre époque. Anthropologue, Françoise Héritier a étudié les différences entre femmes et hommes. Elle a succédé à Claude Lévi-Strauss au collège de France. Et c'est surtout une amoureuse de la langue. Dans le sel de la vie, elle entreprend un inventaire à la Prévert, une liste non exhaustive et sans aucune autre prétention que de se remémorer ce qui fait la beauté de la vie. Pas de grande théorie ou d'événement extraordinaire, non plutôt les petits riens que l'on peut glaner chaque jour. Ces choses insignifiantes ou inutiles mais qui éclairent une journée. En ces temps où seul ce qui peut être évalué, quantifié ou marchandisé semble mériter l'attention, il est bon de se rappeler que l'inutile, le futile, le léger possèdent une valeur bien plus importante et nécessaire. Ainsi, Françoise Héritier rappelle à nos bons souvenirs, pêle-mêle : "le jardinage, la promenade le nez en l'air, manger des cerises sur l'arbre, les couchers de soleil, l'odeur des croissants chauds, bâiller"… Pour nous les filles : "la retenue dévastatrice de Robert Redford dans Out of Africa". Et tous les petits bonheur de l'enfance : "faire siffler une herbe, ouvrir de vieilles boîtes au grenier, sauter à la corde.."Un petit livre sans prétention… que dis-je?! Un livre essentiel au contraire, à lire, à garder précieusement, à caresser et à relire quand ça ne va pas fort. Le sel de la vie est là, tout autour de nous, chaque jour, pour peu qu'on lui accorde l'attention qu'il mérite. C'est doux, c'est chaud, c'est sucré et ça fait du bien !
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