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Couverture : GS / Gallery Stock |
On retrouve l'écriture au cordeau, l’économie de mots et de
ponctuation pour aller à l'essentiel. Et ça fonctionne toujours aussi bien!
Pour la première fois, Djian écrit sur un domaine qu'il connaît pourtant bien : celui
de la musique. Comme si deux pans de sa vie se rejoignaient et on ressent
en le lisant tout son enthousiasme à écrire. Je n'ai pas lu énormément de
livres de Djian, je connais mieux ses chansons pour Stephan Eicher (évidemment !!). Mais je trouve ce roman particulièrement abouti. On retrouve les thèmes
centraux de son œuvre : les relations humaines, amitié ou amour. Cette
fois, il teinte son roman d’une critique acerbe de l'industrie musicale. Où le
savoir-faire a été remplacé par le savoir-gagner, jusqu'à ce que le système provoque
sa propre perte. C'est malheureusement le cas dans d'autres domaines. Les
financiers prennent le pas sur les créateurs ; et les artistes ont de plus en
plus de mal à vivre de leur création. C'est donc à nous public d'être attentif
à ne pas brader notre besoin d'évasion, que ce soit en musique, en cinéma ou en
littérature. Il faut être vigilant et exigeant pour ne pas précipiter la
décadence artistique. Pour moi, Philippe Djian excelle dans les chansons
« de haine » ou de désamour. Le délitement du couple, les cœurs qui ne
se trouvent pas, les ruptures (Cendrillon Après Minuit, Tu ne me dois Rien, Durant
un long moment). Philippe Djian est aussi l’un des rares écrivains à réussir
brillamment à retranscrire les errements et les interrogations que l’on traîne avec
soi (Rivière, La Fin du Monde ou Tant et Tant). Et ce qui marche dans des
chansons, fonctionne très bien dans un roman !
J'ai bien envie de le lire, oui ce sera le prochain sur ma table de chevet après Napoléon...
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