couverture : Arnaud Tracol |
Tchétchénie. Dans cette
période trouble où la guerre s'éloigne et la paix tarde.
La guerre ne renonce
jamais facilement. Elle dévore les hommes, ronge les esprits. La violence appelle
la violence. La peur accroît la hargne et la barbarie. Difficile de faire homme
dans le chaos. Il y a des hommes qui ne sont plus que soldats.
P.79 : « j’aurais plutôt envie, comment dire, de
me retrouver. Me retrouver sous les décombres. Nous retrouver. Qu’on se
souvienne de notre vraie matière d’homme. »
L’écriture d’Antoine
Choplin est faite de silence autant que de mots. Et comme dans les regards d’un
ami, ce sont les silences qui disent le plus. Antoine Choplin a le regard vif
et le mot doux. Il saisit la haine, la cruauté, l’effroi et il s’attache à
sauver la beauté, l’élégance, l’amitié. Au coeur du chaos, il place un jeu d'échecs, les sculptures de Giacometti, les notes d'un tambour Gaval... Il écrit ce qui réunit. Il rapproche
les êtres que la guerre veut séparer.
Là dans les ruines, la barbarie se confronte à l’espérance.
La peur du présent à la confiance en l’avenir.
Et tout au fond de l’impasse
danse une hirondelle. On ne soupçonne pas l’effet que peut avoir, parfois, un
battement d’aile au creux des ventres.
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