mardi 4 juin 2019

Les suppliciées du Rhône de Coline Gatel

couverture AKG Images, Sido G

Lyon. Décembre 1897.               
Alexandre Lacassagne est médecin militaire et fondateur de l’anthropologie criminelle : il est convaincu que l’on ne naît pas criminel mais qu’on le devient à la faveur d’un terreau social particulier. Des femmes sont assassinées dans plusieurs quartiers de la ville. Seul point commun : toutes ont récemment eu affaire à une faiseuse d’anges. Alexandre Lacassagne décide de confier l’enquête à l’un de ses étudiants, Félicien Perrier, et fonde ainsi la première brigade de police scientifique en France. L’enquêteur se révèle aussi trouble que ces meurtres. Son histoire personnelle chaotique se heurte aux théories de son mentor. Peut-on s’affranchir de son passé, de sa famille, de son milieu ? Pour l’enquête, Félicien s’associe à Bernard, un jeune médecin rigoureux et austère et à une femme journaliste qui s’habille en homme pour exercer son métier pleinement. Outre l’intrigue nouée très serrée, Coline Gatel effectue un impressionnant travail de reconstitution historique, géographique et sociologique : les noms des rues, le vocabulaire, la condition féminine, les mœurs, les interdits, tout est rigoureusement en place. Et à la lumière du XIXe siècle finissant, la question de l’identité n’est pas si éloignée de celle de notre époque : peut-on me réduire à mon genre, mon orientation sexuelle ou mon milieu social ? Quant aux actes, les moyens justifiés par la fin laissent parfois un arrière-gout de sang et de plomb un peu trop tenace en bouche.

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